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« Pour lutter, une seule solution : le vaccin »… Pour le président, le doute n’est plus permis. Certes il n’a pas opté pour l’obligation, mais avec les mesures annoncées, c’est tout comme.
Emmanuel Macron a donc tranché. Pas d’obligation formelle, mais dans les faits, ça y ressemble. À ceci près que, en la matière, les nuances sont essentielles. Face à ceux qui réclamaient à cor et à cri une vaccination obligatoire, le chef de l’État répond par des mesures qui rendront la vie impossible aux non-vaccinés, mais leur laisseront officiellement la liberté de choix.
Certes, pour qui entre dans les détails, des questions se posent. Une règle vaut-elle quand les conditions de sa mise en œuvre la rendent inapplicable ? Souvenons-nous que la vaccination n’est ouverte aux 18-50 ans que depuis le 31 mai. Quant aux 12-17 ans, les autorités de santé s’interrogeaient jusqu’à une période récente sur l’opportunité de les faire vacciner, avant qu’on ne leur ouvre la vaccination le 15 juin. Autant dire que les parents d’adolescents viennent d’apprendre qu’ils vont passer leurs vacances à chercher un rendez-vous de vaccination ou à faire la queue pour des tests PCR… Plus globalement, on peut se demander comment s’organisera la surveillance des non-vaccinés. Qui jouera les agents supplétifs ?
Ligne de crête
On peut considérer qu’Emmanuel Macron a tenté de poursuivre sur la ligne de crête qui avait été la sienne en refusant le reconfinement en janvier, et, pour autant, se demander au nom de quelle urgence médicale on menace de priver de vie sociale les récalcitrants, ou surtout les mal-informés, les invisibles. Un passe sanitaire pour entrer à l’hôpital ? Vraiment ? Attendons de voir ce que le Conseil constitutionnel dira de toutes ces mesures. Elles n’ont, visiblement, pour le président qu’un but : précipiter les gens vers la vaccination. Opération réussie, au vu des chiffres de rendez-vous. Et tant pis pour les dommages collatéraux comme les annulations en cascade dans l’hôtellerie-restauration.
Les Français, c’est un fait, ont choisi d’acheter leur liberté. Celle de n’être plus confinés. Puisque ce virus provoque des restrictions effarantes, se vacciner semble un moindre mal. Mais faut-il pour autant évacuer toute réflexion et tout débat ? Croire, une fois de plus, qu’on pourra éradiquer ce virus a-t-il un sens quand la vaccination reste un privilège de pays riches ? En démocratie, peut-on considérer que contraindre, parce que la vaccination est une démarche rationnelle (si l’on évite de trop poser la question du taux de létalité de ce virus ou si l’on part du principe qu’un variant beaucoup plus létal apparaîtra peut-être), vaut mieux que convaincre ? Ce choix, qui doit nous permettre de passer un automne sans reconfinement, nous engage à beaucoup plus long terme.
Source : https://www.marianne.net/
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